Le baliseur Paul Leferme, qui porta secours aux naufragés du Lancastria

 

 

La carrière du baliseur  Paul Leferme

 

le « Paul Leferme » est construit aux chantiers de Penhoët. Livré le 8 juillet 1909 au service des phares et balises, il est immédiatement rentré en service. Les principales  étapes de sa vie : après le naufrage du Saint Philibert il fut employé au transport des cadavres retirés de l’épave ou ramenés par la mer, travail dur et exténuant pour l’équipage.

 Le 17 juin 1940 il aide au repêchage des naufragés du ‘Lancastria’ , opération effectuée sous bombardement allemand, ayant valu les félicitations du ministre de la Marine et des décoration du Mérité Maritime pour quelques membres de l’équipages.

 Les troupes allemandes arrivant à Saint-Nazaire le Paul Leferme a été évacué sur le Maroc le 19 juin 1940, arrêté à Arcachon par l’avance allemande il revient à Saint-Nazaire le 27 juillet 1940.

 Le 8 septembre 1942 il fait des avaries sérieuses en passant  sur une mine au moment où il participait à des travaux de pose d’un barrage de filets sous-marins entre la balise des Morées et le Pointeau (pointe de Saint Brévin l’Océan). Monté sur dock flottant dans le port de  Saint-Nazaire par les chantiers de Penhoët . 

 Le 3 janvier 1943 coulé avec le dock par un bombardement et renfloué par la ensuite.  Le 31 mars 1943 une bombe incendiaire a détruit une grande partie des superstructures Le 28 juin 1943 coulé sur le dock flottant par un bombardement aérien, renfloué et envoyé aux chantiers de Penhoët  à Couëron le 23 juillet 1943. Les travaux étaient à peu près terminés quand les allemands évacuant la région, le 9 août 1944,  sabordèrent le Paul Leferme par une charge d’explosifs dans la machine. La coque n’ayant pas trop souffert le P. Leferme a pu être réparé et  repris son service vers le 15 septembre et jusqu’au-delà du 1 juin 1946. (il est donc resté en réparations pratiquement du 8.9.1942 au 14.9.1945).

 

Le capitaine du baliseur Paul Leferme raconte :

Quand sous sommes arrivés sur la zone de la catastrophe nous étions pétrifier par ce spectacle. Des centaines d’hommes se débattaient dans la mer. Je fis mettre nos embarcations à la mer pour recueillir les rescapés et blessés. Nous ne prenions que dix voir douze hommes à la fois car les embarcations ne pouvaient en supporter plus, avec le maximum nos embarcations s’enfonçaient au ras de l’eau, c’était horrible à voir. Nous fîmes trois voyage jusqu’au Paul Leferme pour y déverser 65 hommes, nous avons beaucoup de mal à les sortir de l’eau car leurs vêtements étaient couverts de mazout. Les places à bord étaient limitées nous devions repousser tout ceux qui étaient mourrant  pour ne prendre que ceux qui donnaient meilleurs signes de vie. En me remémorant ces tris humains, mais qui étaient inévitable, j’en pleure encore.

Rapport de mer officiel du capitaine du Paul Leferme 

 

Le 17 juin 1940, vers 17 heures, revenant de la Loire à bord du baliseur Paul Leferme,où nous avons éteint toutes les bouées : au moment où nous arrivons à l’entrée Est nous avons entendu un gros bombardement venant du large.

L’ingénieur ordinaire qui se trouvait sur le quai nous fait des signes ; nous l’approchons et il nous dit qu’un paquebot venait d’être bombardé et était chargé de troupes anglaises. Nous nous sommes dirigés vers l’endroit où nous arrivons ensemble à 5 ou 6 bateaux, nous avons mis la vedette à la mer, armée par Hougard Marcel, second, Frioux Joseph et Emile Boneteau matelots.

Nous partîmes en sauvetage, nous pouvions mettre une douzaine de personnes à bord que nous envoyions dans le baliseur où l’équipage les hissait à bord et les lavait au pétrole car nous les prenions dans une mer de mazout.

Nous avons réussi à mettre 81 personnes à bord du baliseur, 11 sur le St Christophe et 9 sur un chalutier de l’état. Nous avons également mis l’autre embarcation à l’eau, mais elle a remplie et a été recueillie par le St Christophe. Ne voyant plus rien sur l’ eau rapport à la nuit, nous sommes revenus au port où nous sommes arrivés à 23 heures, des camions attendaient qui ont pris les 81 rescapés mais il y avait 5 morts.