Lors du naufrage

 

Rapport de mer du Baliseur Paul Leferme

Le 17 juin 1940, vers 17 heures, revenant de la Loire à bord du baliseur Paul Leferme,où nous avons éteint toutes les bouées : au moment où nous arrivons à l’entrée Est nous avons entendu un gros bombardement venant du large.

 L’ingénieur  ordinaire qui se trouvait sur le quai nous fait des signes ; nous l’approchons  et il nous dit qu’un paquebot venait d’être bombardé et était chargé de troupes anglaises. Nous nous sommes dirigés vers l’endroit où nous arrivons ensemble à 5 ou 6 bateaux, nous avons mis la vedette à la mer, armée par Hougard Marcel, second, Frioux Joseph  et Emile Boneteau  matelots.

 Nous partîmes en sauvetage, nous pouvions mettre une douzaine de personnes à bord que nous envoyions dans le baliseur où l’équipage les hissait à bord et les lavait au pétrole car nous les prenions dans une mer de mazout.

 Nous avons réussi à mettre 81 personnes à bord du baliseur, 11 sur le St Christophe et 9 sur un chalutier de l’état. Nous avons également mis l’autre embarcation  à l’eau, mais elle a remplie  et a été recueillie par le St Christophe. Ne voyant plus rien sur l’ eau rapport à la nuit, nous sommes revenus au port où nous sommes arrivés à 23 heures, des camions attendaient qui ont pris les 81 rescapés mais il y avait 5 morts

 Le John Holt

Ce navire ramena 1100 survivants du Lancastria, il quitta la rade des grands charpentiers suivant un bateau guide, il passa à côté du Teiresia abandonné gîtant sur tribord. Le capitaine du John Holt , Harry Fuller laissa un rapport dont je vous livre un extrait :

 Le 17 juin, le lancastria a été attaqué avant le moment fatal 3-54 Pm . Cunardier touché N°1 3-50 Pm . Sévère gîte sur bâbord 3-54 Pm. Un navire de Blue Funnel a été bombardé 4-2 Pm . Cunardier sombre par l’avant 4-12 Pm. Cunardier sombre sur bâbord 4-15 Pm . Le Blue Funnel est à nouveau bombardé. En vue trois bombardiers ennemis au dessus de nous. 4-23 P.m ordre est donné de ne pas se servir de nos canons à moins d’être attaqués. 4-4O P.m calme. 6-15 Pm ‘Cambridgeshire’ notre remorqueur d’escorte est venu presque sur le lieu du naufrage avec des rescapés du lancastria. Beaucoup de corps furent inhumés en mer lors du retour.

Extrait d’un article de presse le 15 août 1940 écrit par William Hickey.

…..Des listes de ces disparus du Lancastria n’ont pas été publiées pendant 2 mois après la descente du transatlantique, je suis désolé que je ne puisse pas vérifier du bureau de guerre ou de la croix rouge, le nom du héros de l’épisode suivant  ou il survécu, cette histoire a été raconté par Mlle J Harding de Brombey

« …. Mon frère, un sergent de la RAF était l’un des aviateurs qui se trouvait au fond du bateau quand il a été frappé, les escaliers d’accès aux  cabines étaient remplis de troupes et de réfugiés, il semblait comme si les hommes se  sentaient condamnés. Un sergent principal, mon frère et plusieurs autres se tenant ensemble ont été approchés par un aumônier de l’armée, qui leur a tranquillement demandé de mettre leur foi en Dieu et de le suivre. Il les a menés au fond du bateau où se trouvait un genre de sortie sur le côté, environ 6 pieds au-dessus de l’eau. Alors il leur fait enlever leur habillement lourd avant qu’ils aient sauté. » Le sergent principal ne savait pas nager ou ne pas pouvait nager ainsi l’aumônier a enlevé son propre gilet de sauvetage et  lui  remis avec les mots signifiant qu’il n’en avait pas besoin car Dieu voulait qu’il reste vivant. Ils ont sauté dans l’eau, le sergent principal a été sauvé avec mon frère…. Mon frère se joint à moi dans la prière sincère pour que l’aumônier soit parmi les survivants.

Cet aumônier était Charles Mc Menemy, il était un très bon athlète et surtout un très bon nageur, « j’ai su que je devais être bon dans l’eau pendant une heure » dit-il, il fut récupéré ¾ heure après . Ensuite il fut intégré dans un régiment dans le Nord de l’Angleterre.

 

Pionners

 Un sergent de l’AMPC était dans la machine lors de l’attaque, courant vers le secteur des logements il s’est précipité au côté d’une femme française et de son enfant âgé de huit ans, il les a aidé en les poussant vers le haut d’un escalier des cabines entravé par la vapeur qui s’échappait, pour éviter qu’ils soient brûlés il a tenu des mouchoirs au-dessus de leurs visages. Il les a par la suite mis à bord d’un bateau de sauvetage et les a rejoints   

                                                                                  

Sergent AMPC

 ……….. mon souvenir le plus poignant, raconte J. Br…. Est celui d’un canot de survie qui était en descente, lorsque quelqu’un sauta dedans , le canot se retourna. Tous les passagers tombèrent à l’eau et le canot leur tomba dessus

 

 Le  Cdt en second raconte : à mes côtés, quand je nageais vers une zone moins mazoutée , je vis un homme épuisé, les yeux hors de la tête, je crachais du mazout également, je le saisis aux cheveux puis je nageais en louvoyant. Arrivé dans des eaux à peu près claires je me tortillais pour mieux le secourir, alors mon estomac me  tomba dans les talons : ce n’était qu’une tête ..

 Le capitaine du baliseur Paul Leferme

Quand sous sommes arrivés sur la zone de la catastrophe nous étions pétrifier par ce spectacle. Des centaines d’hommes se débattaient dans la mer. Je fis mettre nos embarcations à la mer pour recueillir les rescapés et blessés. Nous ne prenions que dix voir douze hommes à la fois car les embarcations ne pouvaient en supporter plus, avec le maximum nos embarcation s’enfonçaient au ras de l’eau, c’était horrible à voir. Nous fîmes trois voyage jusqu’au Paul Leferme pour y déverser 65 hommes, nous avons beaucoup de mal à les sortir de l’eau car leurs vêtements étaient couverts de mazout. Les places à bord étaient limitées nous devions repousser tout ceux qui étaient mourrant  pour ne prendre que ceux qui donnaient meilleurs signes de vie. En me remémorant ces tris humains, mais qui étaient inévitable, j’en pleure encore.

 

 Les seules photos du naufrage

En 1940 Frank Cléments était un volontaire de 30 ans à bord du HMS Highlander, un destroyer qui était utilisé pour transporter en bac des troupes du port de Saint-Nazaire au Lancastria , ses images indiquent l’histoire tragique du Lancastria et sont les seules photographies des moments finales du navire en détresse. Les marins n’avaient pas l’autorisation d’avoir des appareils photo à bord mais en tant que volontaire il est parvenu à garder son appareil photo avec lui partout où il allait, son plus jeune frère Arthur Cléments, disait «  il était un passionné de la photographie ». Il a pris des milliers de photos pendant ses expériences à la guerre mais il a joué aussi un rôle important dans l’opération de délivrance  attachant son appareil photo pour aider les survivants. Son frère se rappelle « il a même tiré un bébé hors de la mer » il a parlé après des soldats qui avaient reçu l’ordre de ne pas abandonner leurs fusils. Il les a observé se noyer sous le poids de leurs armes et il leur disait de s’en débarrasser certains les ont laissés tomber mais tristement beaucoup n’ont pas écouté. C’était une chance incroyable de prendre des photos car premièrement : c’était d’avoir un appareil à bord comme c’est écrit plus haut mais deuxièmement il n’avait aucun film pour son appareil et il s’est avéré que juste avant d’embarquer il venait de rencontrer un marin sur son chemin à Saint-Nazaire a qui il a permuté un film pour une paire de chaussettes et c’est avec ce film qu’il a pris les seules photos de naufrage du Lancastria. Quand il est rentré au Royaume-Uni M Cléments  remis des copies de ses photos à un homme qu’il a rencontré dans une publication. Les images ont alors été vendues à la presse, bien que M Cléments n’ait jamais fait d’argent avec elles, ces images sont devenues maintenant une valeur inestimable à l’association du Lancastria pour faire connaître l’histoire du bateau  condamné.  ……

 

Marie Rolland de Guémené Penfao

 

Agée de 67 ans et impotente , elle recueillit 47 membres de l’équipage du Lancastria, avant qu’ils ne puissent regagner Londres. Elle s’occupa aussi du réseau Buckmaster Oscar et reçut la reddition du général-commandant allemand de la « poche de Bouvron ». « C’est à une vieille femme que vous venez vous rendre » lui dit-elle . Elle fut faite compagnon de la Libération par le général de Gaule, pour services exceptionnels rendus à la Résistance .

 

La SNSM et le Lancastria

« Le 17 juin 1940, alerté à 15h30 le canot de sauvetage à moteur Coleman appareille immédiatement pour se porter au secours des naufragés du Lancastria  chargé de 7000 hommes environ qui vient de recevoir une bombe incendiaire de très forte puissance.

Le navire a coulé en moins de 20 minutes et la mer est recouverte d’une forte masse de mazout , rendant particulièrement pénible le sauvetage des soldats . Ces derniers absorbaient du mazout en grande quantité. L’équipage du Coleman est sorti sous le bombardement et a fait preuve du plus grand dévouement. Malgré les difficultés signalées résultant du mazout. ils ont sauvés 48 soldats dont quelques blessés. C’est surtout pour cette raison que le Coleman est dirigé vers Saint-Nazaire et on les  hospitalise sans retard. On ne peut évaluer actuellement le nombre des hommes sauvés car un grand nombre de bateaux sont venus prêter assistance.

Le Coleman est arrivé dans la nuit à 22h30 à Saint-Nazaire et est revenu le lendemain au Pouliguen où il s’amarre à 12h30 »

Le président du comité de sauvetage A. FEYZEAU

 

Le 17 juin 1940 dans le monde

 

Le 17 juin 1940 le sous-marin italien PROVANA II  est éperonné par la Curieuse devant  Oran provoquant la mort de 62 victimes.

Le 17 juin 1940 , à Rennes, un train de réfugiés et un train de troupes sont bombardés , 6000 victimes environ sont à déplorer

Le 17 juin 1940 les troupes allemandes occupent Sélestat, plusieurs unités passent la ville en se dirigeant vers les Vosges, des milliers de prisonniers français sont parqués dans les casernes de Sélestat.

Le 17 juin 1940, l’arméeallemande entre à Montbéliard et Héricourt. Le pays de  Montbélliard est en zone interdite, tout est rationné, la circulation limitée, les armes sont    confisquées ou cachées.

Le 17 juin 1940 , Sousa Mendes commençait à fabriquer des visas pour les juifs, il fut dénoncé et révoqué de son poste mais il permit à 30 000 personnes dont 10 000 juifs d’échapper aux camps de la mort

Le 17 juin 1940 à 07h00 du matin, Jean Moulin, préfet d’Eure et Loir attend  l’arrivée des premiers éléments de l’armée allemande, il a voulu rester à son poste malgré l’ordre de repli du gouvernement, les allemands voulaient utiliser ce haut fonctionnaire pour lui faire signer une dénonciation de sois prétendues atrocités commises par des soldats noirs de l’armée française, Jean Moulin même sous les brutalités qui lui sont infligé,  refusa, pour éviter de céder lorsque qu’il est retenu prisonnier , il tenta la nuit de se trancher la gorge avec des débris de verre .  

Le 17 juin 1940  Colmar est occupée par les troupes allemandes

Le 17 juin 1940, au matin, les défenses françaises se retiraient à l’Ouest du canal du Rhône.

Le 17 juin 1940 le maréchal Pétain lance un appel à ‘cesser le combat’

Le 17 juin 1940 De Gaule s’envole pour Londres

Le 17 juin 1940  le président polonais Wladyslaw Raczkiewiez prend la décision de transférer en Grande Bretagne ce qui peut être sauvé de l’armée polonaise en France

Le 17 juin 1940 les allemands occupent Dijon et Pontarlier

Le 17 juin 1940 à 5 heures du matin , les allemands font leur entrée à Saint Pierre mais ne restent pas

Le 17 juin 1940 l’armée allemande entre à Montbéliard et Héricourt

Le 17 juin 1940, les troupes allemandes sont déjà à Morlaix, Cherbourg, Vire, Rennes, Tours, Orléans, Dijon, Autun.

Le 17 juin 1940, les allemands investissent Alençon.

Le 18 juin les allemands sont à Caen et à Rennes

Le 19 juin les allemands sont à Nantes et Brest

Le 21 juin les allemands sont à Lorient

 

 Le 22 juin dans le même wagon de chemin de fer que celui où avait eu lieu la signature de la reddition de l’Allemagne à l’issue de la 1ère guerre mondiale, la France accepte les conditions impitoyables de l’armistice imposé par l’ennemi, les 3 /5 de son territoire sont désormais occupés par les allemands, les effectifs de l’armée sont réduit à 100 000 hommes. Pour la France le bilan de cette guerre éclair est humiliant : 120 000 morts du côté français contre 27 000 du côté allemands.

Le 22 juin à 13h30 les autorités civiles de Saint-Nazaire ont rencontré des allemands et la première mesure d’occupation était décidé : le couvre feu de 23h à 6h du matin. Les représentants de la ville (maire et sous-préfet)ont signé une affiche appelant au calme.

 

 

Menu du 17 juin 1940 à bord du Lancastria

 

Luncheon

Hors-d’œuvre variés

Consommé Masséna

Thick Ox Tail Soup

Fried Fillet of Cod Colbert

Crab Salad, Mayonnaise

Macaroni au gratin

Saute of Ox Tail, Nohant

 

To Order from the grill

Minute Steak Maître d’hôtel

Boiled Knuckle of Veal and Bacon, Parsley Sauce

Green Lima Beans

Baked jacquet and Mashed Potatoes

 

Cold buffet

Brawn Luncheon Sausage, Ox Tongue

Riat Beef Roast Lamb

Lettuce Tomatoes Beetroot

Rusk Pudding Apricot Flan

Ice Cream and Wafers

Cheese, Biscuits, Coffee

 

Par la suite ....

 

Un mois après le naufrage, un survivant qui se trouvait être un capitaine dans l’armée se promenait à Devon en Angleterre quand il vit une affiche représentant le Lancastria. Le texte vantait le service à bord et le proposait  aux clients des croisières de luxe en méditerranée. Ce jour là, la perte de l’ancien  transatlantique ainsi que les hommes était encore un secret d’état…………. 

Des corps sont arrivés cet été là  partout sur la côte, de Piriac à l’île de Ré, mais surtout sur Saint-Nazaire, la Baule, la pointe de Saint-Gildas, la baie de Bourgneuf, Noirmoutier, et l’île Yeu. Les corps n’arrivaient  pas ensemble comme le raconte M Boutin dans son livre qui donne pour exemple la ville de Moutiers-en-Retz, le premier corps arriva le 28 juin soit 11 jours après la tragédie, ensuite le 11 juillet pour 16 cadavres, le 12 juillet : 34, le 13 juillet : 9, le 16 juillet : 33, le 17 juillet 6, et le 19 juillet 30. Soit un total de 129 dont 45 inconnus « Known unto God »  Les gens de la côte, marqués à jamais par ces souvenirs, ont  donné durant la guerre  une sépulture à toutes ces victimes. La population guettait l’arrivée des noyés sur la plage pour les enterrer immédiatement, car il faisait très chaud. Dans le cimetière avait été creusé une tranchée et les corps étaient déposés entre deux couches de paille, les cadavres étaient presque à ras de la surface du sol raconte M Boutin. Lorsque cette tranchée fut plaine les soldats étaient enterrés en arrière de la digue de Minselles dans le sable des dunes entre Les Moutiers et le Collet . Après la guerre ils furent relevés et regroupés à Pornic mais l’endroit porte toujours le nom « Cimetière des Anglais »et le chemin qui y mène a été baptisé « chemin du Lancastria »

Certaines communes pouvaient installer les corps dans des cercueils. Ainsi, au Clion-sur-Mer, le maire de la commune fit abattre tous les grands arbres de la propriété de la Millassière pour en fabriquer, mais ce fut un acte assez rare.

A la baule, une française Mlle louise Jaouen entretenait fréquemment les « war graves » au risque de sa vie, elle fit mettre des croix blanches. Le jour de la Toussaint, le curé d’Escoublac les bénit. Des officiers allemands étaient présents.

 

M. Noblanc 

a donné beaucoup de son temps à l’association du lancastria, il mourut en 2004 

Monsieur Noblanc et son père furent les premiers à secourir les rescapés à bord de leur chalutier. Par la suite, Gaston Noblanc entra dans la résistance.

Pour marquer le 60ème anniversaire du naufrage du Lancastria l’association organisa le 17 juin  2000  un pèlerinage pour 21 des 2477 survivants, d’un âge entre 80 et 90 ans ils ont pu se rendre sur l’épave pour se rappeler les camarades qui n’ont pas leur chance, c’est avec le concours du HMS Shetland qui est venu spécialement à  Saint-Nazaire qu’ils ont pu se rendre sur les lieux du naufrage. Dans leur séjour ils se sont rendu aux différents cimetières de la région tel que Pornic, La Baule etc… Le 17 juin 2000 ressemblait étrangement au 17 juin 1940  dont la façon le ciel était bleu et d’une chaleur identique. Des couronnes de fleurs sont jetées à la mer, le HMS Shetland rend hommage suite aux morceaux de musique joués sur le navire.

 Un des survivants raconte : mon compagnon qui avait ôter son pantalon me dit d’ôter le mien  pour nager plus facilement mais je préférais le remonter jusqu’aux genoux, trois semaines plus tard je l’ai de nouveau rencontré et lui dit que c’était un très bon nageur. Une fois dans la mer mazoutée j’ai réussi à embarquer sur un radeau de sauvetage, il se trouvait environ 120 personnes  à bord alors qu’il ne devait en posséder que 65. Sur le Lancastria peu de personnes ont pu se jeter à la mer, cela s’est confirmé quand pour la dernière fois le Lancastria à gîter sur bâbord et  a fait chavirer notre radeau de sauvetage, nous nous sommes tous retrouvés à nouveau à la mer. Quand j’ai réalisé ce qu’il se passait je me suis retrouvé sous le bateau de sauvetage, je me sorti de cette fâcheuse situation mais je m’aperçu que nous étions toujours fixés au bateau, on se demandait si nous allions descendre avec le bateau au fond de la mer c’est à ce moment là qu’un homme courageux a nagé autour du bateau et réussi à nous séparer du Lancastria , quand il est descendu, il se trouvait à ne distance de 10 pieds de la quille,  nous nous demandions tous si nous allions pas être aspirés pendant la descente du Lancastria, aujourd’hui nous avons la chance d’être là mais je me souviendrais toujours de ces hommesaccrochés sur les embarcations ainsi que sur le Lancastria cela demeura toujours en moi , quelle catastrophe…..

 

 

Une jeune infirmière à Plymouth se souvient,

 

En 1940, la femme de Monsieur S.A. Skimwer dont le nom de jeune fille était Miss Vivian Wensley fut élève infirmière à Plymouth. Elle se souvient très bien de ce mois de juin 1940 lors des arrivées des navires provenant de France. Nombreux de ces transports de troupes avaient embarqué à leur bord des survivants du Lancastria. Elle se rappelle l'admission à l'hôpital des blessés, elle était horrifiée par l'ampleur des brûlures sur le corps de ces victimes du 17 juin 1940. A cette époque il y avait très peu de traitement pour ces sévères brûlures, juste du "Triple Dye". Malheureusement beaucoup d'entre eux sont morts suite à leurs lésions, ce fut terrible pour elle de voir ces soldats souffrir atrocement. Elle fut également très marquée par le comportement de certains survivants, ils gardaient serrés contre eux des photos de leurs proches imbibées d'eau, c'était très poignant cette vision de ces soldats s'accrochant à leurs photos de famille. Nous avons fait de notre mieux afin de sécher ces précieux trésors personnels.