Témoignage de Mr Maurice Vilet
M. Vilet est arrivé pour la première fois à la Bernerie en Loire-Atlantique en 1939, son âge est de neuf ans en l’année 1940, la femme de Maurice, Andrée a vécue le débarquement des alliés, à proximité d’Arromanche le 6 juin 1944.
Comme de nombreux Ardennais les Vivet, domiciliés à Charleville-Mézières, sont obligés d’évacuer en 1939, ils embarquent dans un autobus qui devait les conduire à paris. Las, à Poix-Terron, sous le feu des mitrailleuses des avions ennemis ; Gilbert, Laure et les enfants quittent ce moyen de transport et poursuivent à pieds leur chemin vers la capitale. Après 19 nuits de marche, car le jour c’était imprudent de marcher, ils atteignent leur destination et montent dans un train pour les Deux-Sèvres.
Finalement ils se retrouvent à la Bernerie, ville située à quelques kilomètres de Pornic en Loire-Atlantique. Sans aucun travail, le père de Maurice se met à la disposition du maire de la commune, son travail était très dur, pénible et difficile ‘il fallait ramasser les cadavres de soldats anglais’. Le maire de la Bernerie lui avait adressé un témoignage : « je soussigné, maire de la commune de la Bernerie, certifie avoir utilisé les services de M. Gilbert Vivet, réfugié du département des Ardennes, pendant la période du 7 au 21 juillet 1940. Il a fait preuve d’un dévouement remarquable, particulièrement pour l’évènement des cadavres de soldats anglais échoués sur la côte …»
Malgré mes 9 ans, j’étais témoin bien involontaire de cette sinistre besogne : mon père, à lui tout seul, me racontait avoir ramassé plus de cent trente corps, en plus les allemands ne souhaitaient pas avoir de témoins sur la zone, les habitants de la région nous connaissant très peu nous appelaient « les boches du Nord »
En 1942, après la naissance du dernier fils, la famille décide de rentrer au pays et s’installe à CharleVille-Mézières. Mon père mourut d’une tuberculose à l’age de 35 ans en 1943.
Corps d'un soldat anglais